Les Dernière Nouvelles du Golf Novembre 07
 
Chers sympathisants,
 
Depuis notre manifestation du 20 mai et la signature de la pétition contre le projet de golf, il en a coulé de l'eau dans la Sommerau !
Au mois de juin, le magazine TONIC avait organisé une soirée débat dans un restaurant Savernois. Elle a été annulée à la dernière  minute pour une vraie raison que nous ne connaissons pas mais un " doublon" avec la réunion publique du 28 juin, prévue quelques jours après, a été évoqué.
Cette réunion publique d'information du 28 juin consacrée à l'environnement a bien eu lieu et a fait salle comble avec la présence de M. Antoine WAECHTER (dont le cabinet a été choisi en raison de la caution "écologique" qu'il apporte) pour mener l'étude d'impact, encore inachevée, qu’il a présentée. Des questions-réponses ont suivi entre le public et les personnalités pro-golf invitées par le Syndicat mixte.
Dans son exposé, M. WAECHTER a présenté les grandes caractéristiques écologiques du site prévu pour accueillir le golf puis il a surtout cherché à rassurer le public et les opposants quant aux mesures "de protection" préconisées pour permettre la réalisation du projet en insistant sur le fait que son cabinet et l'architecte travaillaient main dans la main. « nous allons faire ceci, nous allons adapter cela... » disait-il. À part cela, « le rôle d'une étude d'impact n'est pas de prendre parti » avait-il annoncé en préambule.
Dès que les questions ont porté sur des aspects précis ses réponses sont devenues hésitantes, voire erronées ou incorrectes.
Par exemple, le Président du Syndicat Mixte et lui ont notamment soutenu que le site n'était pas classé ZNIEFF ! Alors, que c'est inscrit dans le Schéma de Cohérence Territoriale dont le Président est ... M. CARBIENER.
Ils ont aussi dû convenir que leurs chiffres relatifs à l'accroissement de la circulation automobile pour accéder au lieu ou que la consommation d’eau prévue était nettement sous-évaluée.
Pas de meilleurs arguments quant au bruit des tondeuses qui devraient tondre quotidiennement 2 hectares de gazon et 35 fois par an une vingtaine d'hectares supplémentaires selon M. WAECHTER lui-même, qui a affirmé que 35 fois par an ce n'est pas beaucoup !
Sachant que le golf ne fonctionnerait qu'une partie de l'année, le concert promet d’être quotidien.
Pour ce qui est de l'eau, l’étude et la prospection n'étaient pas encore terminées à cette date. Les pêcheurs qui s'inquiètent pour la qualité de l'eau des rivières et d’autres qui s'inquiètent de celle des nappes phréatiques qui alimentent en eau potable, se sont tout de même entendus répondre que ne seraient utilisés que des engrais et pesticides "autorisés". C’est rassurant.
Nous avons aussi entendu d’autres arguments farfelus concernant les traitements tels que : "la surface totale des golfs en France est minime par rapport aux terres agricoles". Actuellement, sur le site entre Birkenwald, Dimbsthal et Hengwiller, il s'agit de prés de fauches très peu traités.
D'une manière générale, même si les promoteurs du Golf s'approprient dans une idée aujourd’hui mise à toutes les sauces, le développement durable, ce projet reste un scandale écologique et un gâchis de paysages qui se raréfient à toute allure dans notre région déjà  fortement urbanisée.
Pas de béton vert. Ménageons notre espace au lieu de vouloir à tout prix l'aménager.
Des espèces d'insectes et de plantes protégées ou non, trouvent là un endroit pour se développer, se nourrir, se reproduire. Pourquoi vouloir bouleverser et mettre en danger cette biodiversité avec un tel projet ? L'argument de M. WAECHTER et du Syndicat Mixte soutenant que le golf induirait une plus grande biodiversité est un non-sens : ce n'est pas parce qu'on va planter des arbres de différentes espèces sur le parcours et créer un sanctuaire de quelques ares qu'on préserve la biodiversité.
L'autre abus de langage consiste à dire que ce sera un golf démocratique, accessible au plus grand nombre et qu'il aurait une vocation publique. Comme voudrait le faire croire une association savernoise étroitement liée à se projet, on manquerait de terrains de golf en Alsace. Il faut savoir qu’il en existe déjà 11 golfs sans parler des terrains voisins de Sarrebourg ou Bitche. C'est toujours le même discours : on "démocratise", on "développe durablement". In fine, cela veut dire que le contribuable continuera à mettre de l'argent pour compenser la non-rentabilité d'un équipement destiné à une minorité.
Au courant de l'été, FR3 est venue faire un reportage sur le site. Les promoteurs comme les opposants ont eu droit à la parole et l'interview d'un agriculteur opposé au projet et qui travaillait à ce moment-là sur le site, a encore fait bondir nos adversaires, qui ne croyaient pas du tout à la "spontanéité" de cette intervention !
Aujourd'hui, le projet est en retard car le volet foncier n'évolue pas favorablement comme prévu.
Les agriculteurs font pression sur la SAFER pour qu'elle ne fasse aucun achat de terres. Ils attendent la Déclaration d'Utilité Publique (DUP) qui sera prise par le Préfet après l'enquête publique.
Le Syndicat Mixte doit mandater un opérateur privé (coût jusqu'à 30 000 Euros) pour faire signer des promesses de vente de leurs terrains alors qu'il y a 2 ans déjà 80 % des propriétaires étaient soi-disant prêts à vendre leurs terrains.
L'APES les contacte aussi en ce moment pour leur faire savoir qu'ils ne sont pas tenus de signer, de vendre ou de promettre quoi que ce soit. Elle leur propose aussi de fédérer ceux qui refusent de vendre.
Aujourd’hui l'étude d'impact est terminée et les réunions programmées par le Syndicat pour consulter des associations s'occupant d'environnement ne semble être qu'une chambre d'enregistrement des aspects non traités par le cabinet de M. WAECHTER. Pourtant, du point de vue de l’environnement, tout irait pour le mieux. L’étude d’impact permettrait de réaliser ce projet sans conséquences néfastes pour l’environnement et les ressources en eau ou le paysage. Les forages effectués en août ont démontré qu’il y avait de l’eau en abondance dans le sous sol. Tout le monde le savait. Ce dont il s’agit c’est de l’économiser et non de la dilapider dans des équipements aussi gourmants. Bizarrement, l'A.P.E.S. n'a pas été invitée à participer à ce Grenelle local alors qu'elle lutte depuis le début. Etonnant ?
 
L'enquête publique devrait succéder rapidement. Il sera fondamental que les opposants au projet se mobilisent à ce moment-là. Chaque citoyen peut y faire valoir ses arguments dans les registres ouverts en Mairie durant la période et/ou en rencontrant le commissaire  enquêteur. C'est ce que nous avons déjà fait au cours de l'enquête publique du PLU de Birkenwald qui, notamment, "prépare le terrain foncier" du projet mais dont nous n’avons pas encore le résultat.
L'APES et Alsace Nature seront évidemment encore actives en première ligne lors des enquêtes publiques relatives au projet de golf. Nous ne manquerons pas de vous informer du calendrier.
Suite à l'enquête, le Préfet devra se prononcer quant au caractère d'utilité publique du projet. C'est pourquoi, il est primordial de lui fournir tous nos arguments contre ce projet futile et coûteux.
 
 Cordialement
 
 
 
                                                L'APES et le groupe sectoriel d'ALSACE NATURE